Près de Guingamp : les opposants au projet d'usine à saumons à Plouisy toujours mobilisés - 12 juin L'Echo de l'Armor et de l'Argoat

Résumé À Guingamp, le collectif Dourioù Gouez créé contre le projet d'élevage de saumons à Plouisy, reste mobilisé alors que le dossier est en cours d'instruction.
Billet Le projet d’élevage et transformation de saumons, sur le site de la zone d’activité de Kérizac à Plouisy (Côtes-d’Armor), est en cours d’instruction auprès des services de l’État. Le collectif Dourioù Gouez, qui s’oppose à ce projet industriel porté par la société norvégienne Smart Salmon, appelait à une nouvelle mobilisation samedi 10 juin, pour faire état de l’avancée du dossier.
Plus de 150 personnes le long du Trieux
La vigilance reste de mise, car « malgré le vote majoritairement défavorable des élus de Guingamp-Paimpol Agglomération », le projet industriel est « toujours sur les rails« .
La balade proposée le long du Trieux samedi après-midi au départ de Guingamp, avant un rassemblement sur le site de Plouisy, a réuni plus de 150 personnes.
L’occasion de « revenir aux fondamentaux, d’observer le cycle de l’eau pour comprendre que ce projet n’a pas sa place à cet endroit », glisse cette militante de Dourioù Gouez.
Dans la soirée, sur le site de la zone de Kérizac à Plouisy, une petite centaine de membres et sympathisants du collectif ont fait le point sur l’avancement du projet.
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Inquiétudes sur la ressource en eau et les rejets dans le Trieux
La société Smart Salmon a obtenu quatre mois de plud’u pour compléter son dossier portant sur son projet unité d’élevage, d’abattage et de transformation du saumon d’une capacité de 8000t/an.
La préfecture a en effet demandé des informations supplémentaires :
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« On suppose qu’il y est question d’eau et de rejets », deux domaines sur lesquels le collectif Dourioù Gouez porte ses principales inquiétudes.
La consommation d’eau de 600m3/ jours ainsi que les rejets d’effluents dans le Trieux après traitement, grâce à une canalisation qui irait de l’usine au cours d’eau, sont les principales préoccupations des opposants.
Des mois d’instruction
Sur ce sujet, les membres de Dourioù Gouez expriment un autre point d’inquiétude :
Deux semaines après le conseil d’agglomération rejetant le projet, nous avons appris qu’une société suédoise spécialisée dans le traitement, des effluents, boues et saumures, par méthanisation était entrée au capital de Smart Sass mon. Ces traitements pourraient désormais être fait en interne et non plus sous-traités…
Mais pour les opposants, « de nouvelles technologies pour laver l’eau plus propre » ne suffisent pas à faire oublier que le projet aura « des impacts sociaux, environnementaux et économiques dont on ne veut pas. »
« Ça ne tient pas la route »
Le dossier devra aussi passer devant la Mission régionale de l’autorité environnementale (MRAe) et devant le CoDERST (conseil départemental de l’environnement, des risques sanitaires et technologiques) dont les avis sont cependant uniquement consultatifs. Il fait aussi l’objet d’une instruction au titre des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).
Les conséquences de l’élevage industriel, notamment sur la problématique de l’eau dans un contexte de nouvelle menace de sécheresse, sont dans les esprits. « Ce projet promet une catastrophe écologique, commentent ces Plouisyens, mobilisés depuis le début et très inquiets. Ça ne tient pas la route, saler et dessaler l’eau pour un élevage de saumons si loin de la mer et alors que nos cours d’eau sont déjà au plus bas. »

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