RAS ( recirculation aquaculture system ) Qu’est-ce que c’est ?


Il s’agit de reproduire dans d’immenses cuves totalisant des dizaines de millions de litre d’eau les conditions de vie strictement nécessaires à la croissance des poissons. Outre l’alimentation il faut contrôler artificiellement de nombreux paramètres physico-chimiques de l’eau (salinité, apport d’oxygène, élimination du CO2, des composés azotés, phosphorés …). Cela se fait au moyen de technologies gourmandes en ressources … Très gourmandes !
Les chiffres qui suivent ceux sont fournis par Smart Salmon. On pourra les comparer avec ceux d’une étude environnementale relative à un autre projet strictement comparable consultable ici et qui sont parfois largement supérieurs. Dourioù Gouez ne s’explique pas ces écarts. GPA ne fournit aucune donnée.

600 000 litres

C’est l’apport d’eau fraîche quotidien nécessaire au fonctionnement de l’installation.
Pour comparaison un français consomme en moyenne 150 l /j. Ces 600 m³ représentent la consommation de 4000 personnes.

48 000MWh par an

C’est une estimation de la consommation énergétique de l’usine déduction faite de l’électricité solaire produite sur site.
Sachant qu’un français consomme en moyenne 2,2 MWh/an, cette usine équivaut une population de 22 000 habitants.

8 000 tonnes de poisson sauvage issus de la pêche minotière

(Pour comparaison le tonnage annuel débarqué dans un port comme Lorient est 18 000 tonnes) :
Le saumon est un animal carnivore qui ne peut se passer totalement de protéines animales issues de poisson sauvage. Ce ratio « FIFO » (fish in / fish out) est pour Smart Salmon de 1. (Il faut 1kg de poisson sauvage pour produire 1kg de saumon) . Le reste de l’alimentation est composé de protéines végétales (soja brésilien) animales (insectes, déchets divers ) et de céréales.
La pêche minotière consiste en la capture de poissons destiné à être réduits en farine et en huile pour l’industrie agroalimentaire.Pour plus d’informations lire le rapport de Greenpeace « comment les industries européennes de l’aquaculture et de l’alimentation animale détournent la nourriture des communautés d’Afrique de l’Ouest ».

10 hectares de terres agricoles artificialisées

(14 terrains de foot): Soit 20 % des surfaces disponibles dans l’ensemble des zones d’activité de l’agglomération. 5,6 ha de bâtiments ( 8 terrains de foot) .

Et les effluents ?

Smart Salmon ne communique pas clairement sur ce sujet. Le projet de serres en aquaponie semble abandonné, la méthanisation ne résout en aucun cas le problème de l’azote et du phosphore. La Confédération Paysanne évalue le volume de déjections égal à celui d’une porcherie de 2400 truies. 12 fois la taille d’un élevage moyen en Bretagne.

20 = 8 ?

En mai 2022 le projet initial qui tablait sur une production finale de 20000t/an était réduit à 8000 t. Curieusement les principaux chiffres (100 millions d’investissement, 100 emplois, 600 m³ d’eau, 5,6 ha de bâti) n’ont pas varié. Etrange business que la salmoniculture RAS ! Les prévisionnels élaborés en 2020/21 avaient ils anticipé l’explosion des coûts de l’énergie depuis février 2022 ? Ca ne semble pourtant pas être le cas si l’en en croit la presse norvégienne .

« La fin de l’abondance » ?

Crises climatique, environnementale, géopolitique. Pénuries d’eau, alimentaire, énergétique : Chacun ressent plus ou moins confusément les menaces qui pèsent sur nous. A l’heure où le gouvernement prône « la sobriété » , à l’heure où les scientifiques nous enjoignent de limiter le développement de l’élevage intensif on peut résumer ainsi la politique de GPA :
Dépensons encore plus de ressources pour produire des biens dont nous nous passions très bien jusqu’ici !

Et la démocratie ?

Le 1 juin 2021 le conseil communautaire se réunissait et votait en faveur d’un compromis de vente entre GPA et Smart Salmon..C’était l’aboutissement de 5 années de tractations secrètes entre les principaux responsables de GPA et ses interlocuteurs norvégiens. Selon plusieurs témoignages d’élus présents ce soir là, aucune information préalable sur la nature et l’ampleur du projet ne leur avait été communiquée. Lorsque certains s’en sont étonnés on a invoqué une clause de confidentialité. C’est donc sur leur smartphone que nos conseillers ont découvert les détails et le visuel du projet sur le site de Smart Salmon ! Le débat qui a suivi a été partiellement relaté par la presse mais ne figure pas au compte rendu du conseil. Résultat du vote : 69 voix pour, 7 abstentions. Voir ICI l'enregistrement de cette scéance (à partir de 2h16)

Le 12 juillet suivant était signé ce que GPA présentait comme une « promesse de vente » et qui s’avérera être en fait un « compromis de vente ».

Malgré ce qui a été dit ce document ne comprend pas de clause particulière concernant la nature ou la quantité d’effluents dans les eaux usées. Il est simplement précisé devront être que « respectées les prescriptions réglementaires en vigueur » . On cherche encore des preuves des « préoccupations environnementales » de GPA.

Etrangement ce document ne contient pas de clause suspensive permettant la rétractation de GPA. Cette disposition, courante dans ce type d’affaire, aurait permis, en cas de changement de majorité ou d’un nouveau vote du conseil d’annuler la transaction. « pourquoi voulez vous qu’il y ait un changement de majorité, nous fut il répondu, nous sommes élus jusqu’en 2026 ! » La population de GPA est désormais pieds et poings liés devant Smart Salmon.

A ce jour (oct 2022) aucune réunion publique d’information n’est programmée.

Résumons la stratégie de GPA :
« Puisque les citoyens n’ont pas besoin d’être consultés il est important qu’ils ne soient pas informés » !

L’opposition de DOURIOU GOUEZ à ce projet est donc résolue et définitive.


Retrouvez ICI Le texte d'ouverture de la réunion publique du 17 septembre 2021